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Mathilde

La maîtresse de guerre de Gabriel Katz aux éditions Pocket/Scrineo

Dernière mise à jour : 16 août 2020

Résumé

« À sa naissance, tout le village du Nordland était en deuil : l'enfant unique d'Horn, le maître d'arme, était une fille. Vingt ans plus tard, Kaelyn n'aspire qu'à marcher sur les traces de son père. Et même au-delà : elle veut devenir Maîtresse de guerre, la plus haute des distinctions. Armée de son courage, de son talent et de quelques rudiments d'escrime, elle prend la route du lointain sultanat d'Azman, terre barbare en proie aux cannibales. Mais ce n'est pas sur le champ de bataille que la belle et sensuelle Kaelyn va mener son combat, car de nombreux défis l'attendent avant qu'elle puisse se prétendre digne de porter l'épée... »


L’histoire

L’héritier du grand maître d’arme du Nord est une fille, destinée à se marier, à être docile et à enfanter. Sauf que Kaelyn ne l’entend pas de cette oreille. Amoureuse du combat et de l’épée, elle ne souhaite qu’à devenir la meilleure guerrière. Pour cela, elle part avec quelques compagnons sur le champ de bataille pour libérer une région réputée barbare et cannibale. Mais son destin bascule lorsque son groupe tombe sur un survivant du clan adverse qui les anéantit et fait de Kaelyn son esclave. La jeune fille va donc devoir apprendre une nouvelle façon de penser et de vivre dans une cité inconnue. Et elle va voir s’éveiller en elle toute une ribambelle d’émerveillements et de déceptions.


Mon avis

N’ayant pas été très attentive au résumé, j’ai été très surprise par la tournure des événements dès le début du récit. Les actions s’enchaînent vite, surtout pendant les premières pages, entre la naissance de Kaelyn et son départ pour la guerre, un chapitre se déroule. Mais Gabriel Katz a ce talent avec les mots… Il parvient à mettre en place le décor, les actions, les personnages et leurs émotions avec une surprenante efficacité. Il a un sens de la description que j’avais rarement rencontré chez un auteur. C’est factuel, prit avec une certaine distance tout en restant dans le cœur de ceux qu’il a créé. Cela a été un réel plaisir de découvrir le style d’écriture de Gabriel Katz qui mêle un vocabulaire assez riche, un peu poète et un parler franc, aux accents vulgaires. Les sentiments des personnages sont parfois forts, souvent démesurés mais parfaitement humaines. Ils amènent à la destruction, au mensonge, à la manipulation et au désarroi d’autrui.


Les personnages

Un certain nombre de personnages est introduit pendant le roman mais ils ont tous une particularité, un trait de caractère qui fait qu’à la mention de leur nom ou de leur titre, il est possible de les identifier sans revenir en arrière pour se rafraîchir la mémoire. J’ai adoré la relation entre Kaelyn et Hadrian. Elle est simple, sans détour avec parfois des scènes pimentées par l’incompréhension de l’élève face aux agissements du maître mais elle est vraie et juste. Le fait que les émotions d’Hadrian soit déchiffrées uniquement par le biais de Kaelyn laisse planer un mystère constant autour de lui et sur ce qu’il ressent, pense. Cela fait de lui un personnage imprévisible, capable de nous surprendre en deux phrases.



L’univers

Quant à l’univers, c’est d’une grande richesse au niveau du monde en lui-même, des villes… Absolument toutes ont une part de réalité dans mon esprit. Il a été facile d’être transportée dans les différentes étapes du voyage de l’héroïne. Le Nord, Azman, Damnas, le désert… La géographie des lieux, les langages, les cultures, les peuples… Tout est minutieusement détaillé. Dans une intrigue qui reste plutôt simple mais qui mixte habilement complot, trahison, amour et haine d’une manière équilibrée. Elle nous tient en haleine jusqu’à la dernière page.


Un peu de féminisme

Pour terminer, il y a dans ce livre, cette touche féministe tout du long qui m’a fait lever le poing. Tout de suite, Kaelyn est victime de misogynie. Malgré toutes les qualités au combat qu’elle peut prouver, elle reste un petit être fragile à protéger. La seule personne qui ne lui démontre pas ce genre de considération est Hadrian. La plupart des hommes, parce qu’elle est une femme, prenne pour acquis le fait qu’elle soit à leur disposition s’ils en éprouvent le besoin et j’ai apprécié la façon dont Kaelyn leur rappelle douloureusement que ce n’est pas le cas. Un moyen de retranscrire ce qu’il se passe encore dans notre société aujourd’hui.


Ce que j’ai moins aimé

Les deux petits bémols ont été pour moi la « fragilité » de Kaelyn que j’aurai souhaité plus présente puis, comme souvent, la fin m’a paru trop rapide. J’aurai aimé que l’auteur prenne un peu plus son temps pour conclure ce roman que je n’ai pas su lâcher et qui m’a quelque peu obsédé quand je ne l’avais pas entre les mains.


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