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Les Noces de la Renarde

  • Mathilde
  • 15 juil. 2019
  • 3 min de lecture

de Floriane Soulas aux éditions Scrineo


Résumé

« 1461, Japon. Hikari, une mystérieuse jeune femme, vit avec ses sœurs dans une forêt peuplée de petits Dieux de la province d'Izumi. Fascinée depuis toujours par les humains, elle s'intéresse de près aux villageois installés au pied de la montagne, et plus particulièrement à Jun, l'un des bûcherons. Mais le contact avec les hommes est formellement interdit par son clan...

2016, Tokyo. Depuis toujours, Mina a le pouvoir de voir et de côtoyer les yokaï, esprits et monstres du folkore japonais. Solitaire à cause de ce don qu'elle doit cacher à tous, la jeune fille ne se sent pas à sa place dans la société.

Jusqu'au jour où un esprit tente de s'introduire dans ses rêves et que Natsume, une fille de sa classe, l'entraîne dans une chasse au démon à travers la capitale...

Deux univers qui se croisent, deux destins qui s'entremêlent, entre quête d'identité et désir d'émancipation. »


L'histoire

J’ai écrit cette chronique à chaud car j’ai peur que les mots et les émotions m’échappent avec le passage de la nuit. Que dire si ce n’est que cette histoire m’a complètement retournée. L’univers des esprits japonais est féerique et cruel. Tellement cruel. Mais tellement beau. Comme toujours, c'est un monde dans lequel j'ai toujours beaucoup de plaisir à me plonger, surtout quand il est aussi bien exploité.


D’abord Hikari, jeune esprit renarde de la forêt, elle vit paisiblement en compagnie de ses sœurs. Avide de liberté, elle rêve d’un contact interdit avec les hommes du village alors que la cheffe du clan fait pression sur elle pour asseoir sa domination et la pousser à faire une erreur de jugement. Mais Hikari trouve difficilement la force de lutter contre son désir de s’approcher de Jun, l’un des bûcherons. Ensuite, Mina, lycéenne possédant le pouvoir de « deuxième vue » de percevoir les fantômes et les esprits. Un pouvoir qu’elle considère comme maudit, la forçant à s’isoler des autres, se retrouve traquer dans ses rêves par un esprit malveillant et se fait entraîner par Natsume, chasseuse de démons, à mettre la main sur un tueur d’esprits en série. Grâce à cela, elle découvre une nouvelle facette de son don et une place dans une société invisible qu’elle ignorait posséder.


Mon avis

L’histoire d’Hikari et de Jun est celle qui m’a le plus émue par la différence évidente de la renarde avec ses sœurs. On y découvre toute l’intensité des croyances japonaises et des Dieux qui peuplent les forêts, leurs coutumes et leur façon de vivre. L’époque de Mina m’a moins touchée même si son récit reste très beau. Mon souci a été que je n’ai pas réussi à m’attacher à Natsume, trop arrogante malgré son cœur tendre et abandonné.


Malgré un ouvrage imposant, je n’ai pas trouvé que l’histoire traînait en longueur. Au contraire, les passages d’une époque à une autre étaient cohérents, fluides et bien amenés pour faire progresser l’histoire sans trop en dévoiler à chaque fois. C’était intense, dans toute sa longueur. La peur est toujours présente pour nos deux héroïnes qui traversent des épreuves qui les acculent avec peu d’options dans leur manche pour s’en sortir. Elles sont belles et courageuses. Intrépides et loyales. D’une façon différente qui rend les deux facettes du roman uniques.


Pour ceux qui ne seraient pas à l’aise avec les expressions et les coutumes japonaises, ne vous freinez pas. Tous les mots spéciaux sont expliqués dans des notes de façon très claire.


Dans Rouille, les actions et les tortures sont violentes et immédiates. Ici, la peur et la détresse s’installent progressivement et sont plus diffuses. Elles s’infiltrent subtilement dans notre imaginaire. De nombreuses pages ont tracé un chemin tortueux dans mon cœur pour terminer avec une note bouleversante et choquante. Une douche glacée. En 1461 et en 2016, l’amour prend plusieurs visages, se mêlent à l’admiration et à la haine, et explose. La poésie cruelle japonaise est présente par les actions des esprits. Parce qu’elles sont justes mais terribles. Mina et Hikari resteront gravées dans mon cœur, pour leur pureté et leur générosité. Foncez lire ce petit bijou. Il mérite toute votre attention.


Merci Floriane, tu m’as bouleversée avec Les Noces de la Renarde après m’avoir chamboulée avec Rouille. Merci pour ces sentiments si forts et indescriptibles, qui s'impriment en lettres de feu dans mon âme.

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